Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

Publié le par lesbiodiversitaires

Carnet de voyage d’Élise Mazaalai karshan emegtei

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

« Une antilope ! », crie Pierre.
C’est notre première saïga. Quelle étrange bestiole ! Elles ne courent pas comme des antilopes classiques, elles ont une façon de se déplacer qui évoque effectivement un canidé !
En tout, nous en observerons 14, dont une avec deux petits.

La surprenante course de la saïga.La surprenante course de la saïga.

La surprenante course de la saïga.

Autour du lac salé
Nous arrivons au lac salé Ikhes, où nous devrions trouver une colonie de mouettes reliques découverte en 2012. Mais les mouettes ne sont pas là.
Philippe pense qu’elles se sont déplacées au lac Tsetseg, où nous les avons vues (et qui n’est donc pas une troisième colonie, mais juste une colonie qui s’est déplacée).

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

Ici, nous observons de magnifiques groupes de gravelots de Leschenault, des bergeronnettes citrines partout, ainsi que deux bécasseaux à longs doigts.

Gravelots de Leschenault.

Gravelots de Leschenault.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
A gauche, gravelot à collier interrompu, à droite, gravelot de LeschenaultA gauche, gravelot à collier interrompu, à droite, gravelot de Leschenault

A gauche, gravelot à collier interrompu, à droite, gravelot de Leschenault

Et on a droit à une douche ! Une fois qu'ils sont lavés, je donne à tous les gars un peu de crème (à la rose) pour le visage, histoire qu'ils ne rentrent pas complètement décrépits chez eux. Bonnes pâtes, ils acceptent tous de se tartiner la couenne, y compris Terbish qui rigole mais qui y passe.

Argus.Argus.

Argus.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
Alouette de Swinhoe et mérione (ou gerbille) de Mongolie.Alouette de Swinhoe et mérione (ou gerbille) de Mongolie.

Alouette de Swinhoe et mérione (ou gerbille) de Mongolie.

Une carte dans la steppe...
Une carte dans la steppe...

On fête nos observations à la vodka mongole (qui arrache autant que la chinoise).
Myangaa et Galaa sont proclamés « Maîtres de la Boue ».
Le soir, à la longue-vue, je cherche le loup… et je trouve une saïga.

Goéland de Mongolie et avocette élégante. Cette dernière défend âprement son territoire et chasse l’intrus !
Goéland de Mongolie et avocette élégante. Cette dernière défend âprement son territoire et chasse l’intrus !

Goéland de Mongolie et avocette élégante. Cette dernière défend âprement son territoire et chasse l’intrus !

Quatorzième jour. Vendredi 1er juillet.
Nous repartons dans la steppe, à la recherche des saïgas. Nous rencontrons un vieux cavalier montant un cheval qui a 18 ans, manquons de nous embourber, et faisons demi-tour sous les cancanements scandalisés de plusieurs tadornes casarcas.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

En allant faire pipi derrière le seul buisson à des kilomètres à la ronde, je tombe sur un syrrhapte qui roupille, et qui me voyant s’envole avec des cris indignés de vieille perdrix outrée…
Décidément, on ne passe pas inaperçu dans ce coin-là !

Syrrhapte.

Syrrhapte.

Terre de la steppe.Terre de la steppe.

Terre de la steppe.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

Nous commençons à être vraiment fatigués. Nous dormons peu la nuit, en dehors de la caillasse qui nous fait mal partout, car on dresse le camp souvent tard et on se lève tôt, au lever du soleil.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
Aigle des steppes.

Aigle des steppes.

Poésie du soir, bonsoir
En 15 jours, j’ai entendu tellement de blagues et de calembours que ça fait longtemps que je n’écoute plus que d’une oreille, les gars ne cessant une seule seconde (assez stupéfiant).
Ce que je préfère, ce sont des vers holorimes, dits par Pierre, citant Alphonse Allais :
Proposition folichonne d’un peintre un peu loufoc voulant entraîner une jeune femme dans ses cryptes à seule fin de lui peindre le dos avec de la couleur verte
Je dis : mettons, vers mes passages souterrains,
Jeudi, mes tons verts, mais pas sages, sous tes reins.

Le lac des moustiques sanguinaires
Aujourd’hui, deux belles observations de gypaète barbu. L’un en compagnie de vautours moines et de vautours de l’Himalaya, sur une carcasse, l’autre tombant du ciel et traçant sa route au-dessus de nos têtes.

Gypaète barbu.

Gypaète barbu.

Gypaète barbu du désert de Gobi, au piège-photo. En sortant de la fac, j'ai travaillé pour la Mission FIR (Fonds d'intervention pour les rapaces) à la préservation de cette espèce en Europe, ce qui m'a convaincue à jamais que cet animal menacé est l'un des plus fabuleux rapaces de la Terre.

Gypaète barbu du désert de Gobi, au piège-photo. En sortant de la fac, j'ai travaillé pour la Mission FIR (Fonds d'intervention pour les rapaces) à la préservation de cette espèce en Europe, ce qui m'a convaincue à jamais que cet animal menacé est l'un des plus fabuleux rapaces de la Terre.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

Le soir, nous voilà à Har Us Nuur, le fameux lac des terribles moustiques dont nous parle avec horreur Terbish depuis le début du voyage ! C’est vrai qu’ils sont teigneux. Nos mains sont boursouflées de piqûres, ils piquent à travers les vêtements et se fichent pas mal des produits répulsifs. Nous avons déjà facilement 100 piqûres chacun sur tout le corps (environ 25 à chaque main, + une trentaine cou-visage-nuque + une autre trentaine sur les fesses quand on baisse le pantalon…). Mais à côté des tiques cauchemardesques du désert du Gobi, cela me semble supportable.

Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24
Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24Expédition dans le désert de Gobi (Mongolie), épisode 24

Puis il y a de superbes bergeronnettes printanières leucocephala, une bécassine qui parade, des papillons… J’ai aussi trouvé deux chevêches, que je montre aux autres.

Chevêche.
Chevêche.

Chevêche.

Le soir, je me cache dans la tente bien avant les gars, que j’entends gémir dehors « ahhhh c’est l’horreur ! je viens de me faire piquer 50 fois en 3 minutes ! », et qui finissent par battre en retraite devant l’assaut crépusculaire.
Dans la tente, d’autres insectes rampants ont élu domicile, mais comme ils n’ont pas l’air de piquer, je m’en fous. Au pire, ils nous rentreront dans la bouche pendant qu’on dort…

Une mouette rieuse, la même que chez nous, veille sur nos tentes.

Une mouette rieuse, la même que chez nous, veille sur nos tentes.

Quinzième jour. Samedi 2 juillet.
Lever avec les moustiques.
J’ai les jambes pleines de bleus à cause des secousses dans le camion, le corps plein de piqûres, et particulièrement les fesses, forcément, les moustiques guettant chaque moment pour sévir. Quant aux gars, ils se font piquer une autre partie tendre de leur anatomie… Uriner est un défi.

Bruant des roseaux femelle, de la sous-espèce pyrrhuloides caractérisée par un gros bec, explique Philippe.

Bruant des roseaux femelle, de la sous-espèce pyrrhuloides caractérisée par un gros bec, explique Philippe.

Bref, le cauchemar promis par Terbish s’avère assez vrai…
Depuis hier, les Mongols font brûler de la bouse de vache séchée à l’entrée de leur tente. C’est leur anti-moustique traditionnel. Ils préfèrent être enfumés que piqués…
Nos vêtements collent, les pantalons sont si boueux et crasseux que S. constate : « ils tiennent debout tous seuls ».
A ce stade du voyage, on peut le dire : c’est la déglingue.

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Suite au prochain épisode...

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