Pas d’été pour les oiseaux !

Publié le par lesbiodiversitaires

Nous voici en juillet, période estivale s’il en est, synonyme de vacances, de randonnées, de beaux jours. L’été, saison convoitée par les humains. Mais qui n’existe pas chez les oiseaux !

 

Voici les premiers jours du mois de juillet, avec ses grosses chaleurs, ses départs en vacances. Dehors, le concert des oiseaux a fortement diminué. Les oiseaux chanteurs nourrissent leurs jeunes ou effectuent une mue des plumes (période délicate s’il en est chez les oiseaux). Certains chantent pourtant de nouveau, mais avec moins de conviction semble-t-il que quelques mois auparavant. Ceux-là entament probablement une seconde nichée. En fait, tous ces oiseaux ne jouent que les prolongations de la période printanière.

La fauvette grisette ne chante presque plus.

La fauvette grisette ne chante presque plus.

Cette même période marque aussi le début de la migration postnuptiale, que l’on appelle également la migration d’automne. Car oui, en ce moment même, c’est déjà l’automne pour certains oiseaux ! Sur les zones humides du littoral, on voit apparaître les petits échassiers (bécasseaux, chevaliers) qui ont sans doute échoué leur reproduction dans le nord de l’Europe et qui redescendent déjà, n’ayant plus grand-chose à faire sous ces hautes latitudes.

Bécasseaux sanderlings

Bécasseaux sanderlings

Dans quelque temps, ce seront les jeunes de l’année qui arriveront à leur tour, en route vers leurs quartiers d’hiver – de la côte atlantique française jusqu’en Afrique tropicale.

Sur les marais se rassemblent déjà les vanneaux huppés - jeunes et adultes – ces derniers ayant un plumage « déguenillé » à cause de la mue et des vieilles plumes bientôt remplacées par de toute neuves. 

Vanneau huppé

Vanneau huppé

A eux, se mêlent aussi les mouettes rieuses venues des marais de l’intérieur. On y voit pêle-mêle des adultes, qui commencent déjà à muer, des oiseaux de deuxième année qui sont restés ici et des jeunes de l’année, tout brunâtres et au vol encore malhabile. Pour ces mouettes, la fête du printemps est terminée.

Les mouettes rieuses sont en train de perdre leur plumage nuptial.

Les mouettes rieuses sont en train de perdre leur plumage nuptial.

Le coucou s’est tu. Et on ne le réentendra plus d’ici l’an prochain. Ayant pondu ses œufs dans le nid d’autres espèces, lui aussi effectue sa mue complète et va bientôt – et très silencieusement – prendre la route de l’Afrique équatoriale. Autant il se fait entendre à son retour dès le mois de mars, autant son départ est discret.

Comme par enchantement, le coucou gris a disparu du paysage sonore des campagnes.

Comme par enchantement, le coucou gris a disparu du paysage sonore des campagnes.

De même, passé le 15 juillet, le ciel va se vider très vite des martinets noirs qui, hier encore, emplissaient le ciel du soir de leurs poursuites effrénées et leurs cris stridents. Là encore, un beau matin, en ouvrant les volets, on n’en verra plus un dans le ciel. Nos habitués des beaux jours seront déjà loin.

Martinet noir

Martinet noir

Et voilà, comment chez les oiseaux on passe directement du printemps… à l’automne ! Pas d’été pour les oiseaux, c’est une saison qui n’existe pas vraiment. L’hiver s’ouvrira avec la fin de la migration d’automne et se clôturera avec celle la migration de printemps. Trois saisons pour les oiseaux. Les humains, eux, sont encore en été !

Publié dans Biodiversité sauvage

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J
Ici, déjà quelques vanneaux huppés, on n'entend plus les rossignols (une capture hier d'un oiseau en forte mue des rémiges)
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