Trop de chats : un problème pour la biodiversité

Publié le par lesbiodiversitaires

Les protecteurs de la nature passent leur temps à lutter contre différentes sources de disparition de la faune sauvage, mais oublient souvent le rôle des chats dans la dégradation de la nature de proximité. Sujet épineux…    
 
    chat domestique Elise Rousseau    
Chat domestique.
 
Un article du Monde du 28 septembre dernier relaie une info en direct de la Suisse : les chats y sont trop nombreux. C’est la SPA suisse qui tire la sonnette d’alarme : avec 1,48 million au moins de matous en Suisse, le prédateur domestique est en surpopulation et commet des dégâts dans la faune sauvage : oiseaux, orvets, batraciens, avec notamment un rôle grave dans la disparition du lézard vert des zones urbaines du Bas-Valais.
      
     chats Elise Rousseau      
 
 
La SPA suisse souhaiterait que le nombre de chats par foyer soit limité à un, et que leurs propriétaires les gardent enfermés la nuit. Mais aussi limiter la prolifération par la castration, notamment des chats errants.
Évidemment, beaucoup d'amateurs de chats ne voient pas le problème… voire crient au scandale.
Pourtant, la question n’est nullement de savoir si on aime ou pas les chats. Il ne s’agit pas de leur faire du mal. La question, c’est prendre avec honnêteté la mesure du problème. Et c’est un vrai problème.  
Car qui se passe en Suisse est connu de longue date à l’échelle mondiale. En réalité, les chats sont encore bien plus nombreux dans certains pays.
 
Or 2,4 milliards oiseaux sont tués chaque année par les chats, domestiques et errants, juste aux Etats-Unis (étude 2013 du Smithsonian Conservation Biology Institute et du Service américain de la pêche et de la vie sauvage).  
Le chiffre, terrifiant, parle de lui-même...  
Réduire progressivement le nombre de chats en contrôlant leur reproduction n’a pourtant rien de choquant. Cela éviterait tous les animaux abandonnés, mal soignés… les amis des chats devraient en être convaincus, et devraient être les premiers à réclamer ces mesures, comme la SPA suisse.
 
 
chat chasse élise rousseau 
  
 

Un chat qu’on voudrait par contre voir plus souvent, c’est celui-ci, Felis silvestris silvestris, c’est-à-dire le chat forestier, l’espèce sauvage, protégée. Pour le coup, les Suisses ont réintroduit l’espèce dans les années 1970 !  
 
  chat forestier Elise Rousseau   
Une grande chance en juillet, la rencontre avec ce chat forestier, un jeune animal, dans les Pyrénées, au bord d’une rivière.    

Publié dans Biodiversité sauvage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Eh oui, nos chères minettes sont prolifiques. Quand on les aime vraiment, on les stérilise, on les identifie. On les fait nôtres pour ne pas les voir tomber dans la catégorie des "nuisibles"<br /> urbains, au même titre que les rats et les pigeons. Dans l'esprit d'un certain nombre de gens dans les grosses agglomérations, c'est ça. Heureusement, il existe, et elles sont précieuses et<br /> malheureusement rares, les bénévoles de l'école du chat (comme d'autres associations du genre). La collectivité, à défaut de relayer leur action, pourrait au moins les soutenir. Elles en ont<br /> besoin. Celles que je connais, en plus, prennent de l'âge. Voilà, pour donner une autre dimension au sujet.
Répondre
C
Grande protectrice des chats que je suis, je suis tout à fait d'accord avec vous. La prolifération des chats à cause de certains "propriétaires" peu soucieux de la progéniture de leurs minettes<br /> pause problème à beaucoup de niveaux et aux chats eux même en premier. La reproduction a outrance au sens d'une même filiation entraîne des dégénérescences visibles et la cohabitation de chats non<br /> soignés dans un espace restreint augmente la propagation des maladies. A la campagne nous avons beaucoup de problèmes liés aux "chats de ferme" et aux "mamies à chats" dans les villages. Beaucoup<br /> de gens soient n'assument pas leurs animaux et leur descendance soit à l'inverse nourrissent à tout va et créent ainsi des noyaux de prolifération. Les fourrières sont obligées de faire des<br /> campagnes de trappage comme on fait des campagnes de dératisation !! Les refuges croulent sous les abandons d'animaux adultes délaissés et de chatons "qu'on a pas réussit à placer".<br /> Nous avons personnellement 5 chats récupérés à droite à gauche, tous stérilisés, les femelles pour ne pas qu'elles fassent de petits ainsi que les mâles pour ne pas qu'ils soient géniteurs de<br /> portées indésirables. Ils sont suffisamment nourris pour la chasse reste pour eux une occupation occasionnelle.<br /> Il y a plusieurs associations qui militent pour obliger les particuliers à stériliser leur chats mais les grandes instances font la sourde oreille. En même temps dans notre pays l'identification<br /> des animaux domestiques est obligatoire, mais qui le vérifie si ce n'est la fourrière quand elle récupère un animal sur la voie publique ?
Répondre
J
je crois que c'est 80 millions de proies diverses en GB !
Répondre