La dernière vache de Bazougers est morte
Dans l’indifférence générale, la dernière représentante de race dite bleue de Bazougers est morte fin novembre. Un pan de la biodiversité bovine française disparait…
Cette race dont nous avons déjà longuement parlé (ici) était certes promise à une fin prochaine. Il ne restait en effet plus qu’Aurore B, une vache d’ailleurs clonée et donc impropre à la reproduction classique. Elle avait pourtant eu des veaux (mâles) dont on a gardé de la semence. De la semence de deux autres taureaux, non clonés, eux, existe encore également, et sert de temps à autre, en croisement avec des vaches Rouge des prés.
La race Bleue de Bazougers a toujours été une mal-aimée. Elle avait comme handicap de n’être présente que dans une aire géographique restreinte (la région de Bazougers, en Mayenne) et a dû subir la concurrence de races plus en vogue (Normande, Rouge des prés, etc.). Quand il s’est agi de préserver une race de type « pie-bleu », on a choisi la Bleue du Nord. Dès lors, la Bleue de Bazougers était sans doute condamnée. Ensuite, dans la région, la Saosnoise se battait elle aussi pour survivre. Elle a eu plus de chance que la Bazougers.
On aurait pu sauver cette race, essayer de faire reproduire des animaux et, dans l’ultime fin, croiser des vaches Rouge des prés avec de la semence « Bazougers », voire même essayer de reconstituer cette race, comme on l’a fait, avec succès, pour la Bordelaise. Sans doute, la volonté, le désir de maintenir cette race n’y était plus…
Toujours est-il qu’avec la disparition de cette race, c’est un bout de patrimoine domestique qui s’en va ; un fragment génétique de l’espèce « vache » définitivement disparu. Et cela, c’est plus grave.