Des korrigans plein la tourbière

Publié le par lesbiodiversitaires

Communiqué de presse
Vendredi 1er avril 2016

Un rassemblement de korrigans signalé en Loire-Atlantique
Bretagne Vivante craint des débordements
à la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de Logné

Le travail de protection de la nature de Bretagne Vivante dans les réserves naturelles a un effet inattendu : si la flore et la faune profitent de ces havres de paix, voici qu’une espèce anciennement bien connue des Bretons, Korrigan brittonensis, prolifère en Loire-Atlantique. Ce qui n’est pas sans poser problème.

La Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de Logné étant l’un des lieux les plus préservés de Loire-Atlantique, il n’est pas surprenant qu’un groupe de korrigans y ait trouvé refuge - même si l’aire de répartition est particulièrement méridionale pour l’espèce.
C’est Charles Martin, chargé de mission faune à Bretagne Vivante, qui a découvert avec stupeur leur arrivée.
« J'ai mis du temps à me rendre compte de leur présence, explique le naturaliste encore abasourdi. C'est vrai que la nuit, sur la tourbière, il y a toutes sortes de bruits d’animaux : les sangliers qui grognent, des courtilières qui stridulent, les grillons des marais. Mais là c'était autre chose... »
C’est lors d’une sortie crépusculaire que Charles Martin les a surpris. « Certains soirs, la brume s'installe sur la tourbière. Elle étouffe un peu le bruit mais laisse percevoir des sons : des petits craquements sur les branches, des touffes d'herbes qui crissent. Mais là, je me sentais… observé. Une impression diffuse que quelque chose tournait autour de moi. Alors, je me suis assis sur un touradon et j'ai attendu. Il a fallu se rendre à l’évidence : il y avait une musique, des silhouettes… »
Problème : les korrigans se sont d’emblée révélés très énervés.

Pertes des habitats, dégradation des milieux : des revendications légitimes
A force de négociations, Charles Martin a fini par rencontrer une petite délégation. Il ressort de cette entrevue historique que les korrigans sont très fâchés par ce qui se passe en Bretagne, de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes aux dégradations rapides que subit la biodiversité. Comme de nombreuses espèces bretonnes, ils souffrent de la perte de leurs habitats. « Ils disent que si ça continue, ils pourraient bien faire parler d’eux… et qu’ils savent très bien pourrir la vie des gens au quotidien : un lacet défait, des clés perdues, un voiture enlisée, un réveil qui oublie de sonner...».
Le naturaliste est inquiet : « Je leur ai expliqué qu’à Bretagne Vivante on est de leur côté, du côté de la nature. Mais ils sont tellement irrités qu’ils n’écoutent rien et ne font aucune distinction ! »

Des manifestations à prévoir ?
Charles Martin redoute des débordements le 27 mai prochain, lors d’une importante animation dans la réserve. « La sortie est une immersion dans ce milieu fabuleux qu'est la tourbière, explique-t-il. Elle se terminera au début de la nuit. J’espère que les korrigans ne nous joueront pas de tours ! »
Pour éviter cela, Bretagne Vivante demande solennellement au Syndicat des Korrigans de Loire-Atlantique de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que la sortie se déroule sans encombre.
Nous les assurons formellement de notre engagement sans faille pour la protection de la nature bretonne. Vous aussi, aidez-nous à rassurer les korrigans. Aujourd’hui 1er avril, comme tous les autres jours de l’année, nous avons besoin de votre soutien et de vos adhésions.

Jean-Luc Toullec,
Président de Bretagne Vivante

Selon nos sources, des avertissements seraient déjà apparus dans le Finistère (Trégunc),  avec la découverte sur la plage de ce poisson créé avec des déchets.* Photo © Nathalie Delliou

Selon nos sources, des avertissements seraient déjà apparus dans le Finistère (Trégunc), avec la découverte sur la plage de ce poisson créé avec des déchets.* Photo © Nathalie Delliou

Participez à la sortie du 27 mai prochain à la tourbière de Logné !
« Découvrir une tourbière est une expérience à ne pas manquer, assure Charles Martin. Dans un premier temps, on évite les quelques petits pièges : des trous dans la tourbe, une branche qui tient mal. Mais après, on découvre qu'on se trouve sur un véritable matelas flottant. Le moindre pas sur le sol fait trembler tout le reste sur 3 mètres aux alentours. La rencontre avec les droseras, les plantes carnivores, est toujours un moment extraordinaire. L'osmonde royale, une fougère qui peut faire 2 m de haut, offre des frondes magnifiques. La loutre présente sur l'étang nous observe sûrement, les libellules volent encore. »
Inscriptions auprès du Musée de l'Erdre (Carquefou) : 02 28 22 24 45
Nombre de places limité : 20 personnes
Attention : la sortie n'est pas adaptée aux enfants de moins de 12 ans pour des questions de sécurité.
Bottes obligatoires.
Durée de la sortie : 2 h 30 - 3 h
D’autres sorties sont régulièrement prévues sur la réserve.

Photos : vue aérienne de la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de Logné et une plante carnivore, Drosera rotundifolia © Charles MartinPhotos : vue aérienne de la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de Logné et une plante carnivore, Drosera rotundifolia © Charles Martin

Photos : vue aérienne de la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de Logné et une plante carnivore, Drosera rotundifolia © Charles Martin

Pour en savoir plus sur la Réserve naturelle régionale de la tourbière de Logné, cliquez ici.
*Merci aux élèves de maternelle de l’école René Daniel de Trégunc pour la création du poisson avec des déchets récoltés sur la plage. Cette œuvre éphémère réalisée lors d’une animation Bretagne Vivante a bien sûr fini dans un grand sac poubelle !

Publié dans Biodiversité sauvage

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