Pluies et inondations : quoi de neuf sous le soleil ?

Publié le par lesbiodiversitaires

Pluies et inondations : quoi de neuf sous le soleil ?

Il pleut, il pleut, bergère… Voici qui fait la « une » des journaux, devant même, à présent, la loi Travail et les pompes à sec (joli paradoxe). Alors la faute à qui ?

En regardant les journaux ce 31 mai et, quelque soit la chaîne, le discours était le même : il n’a jamais autant plu en mai depuis un siècle et demi. Alors, comme d’habitude, on braque les caméras sur les pauvres personnes exténuées à pomper, en larmes devant l’eau qui monte et qui noie le rez-de-chaussée, résignées devant leur voiture « roues-dans-l’eau ». La voix prise, ils nous expliquent qu’ils risquent de tout perdre, qu’ils n’en peuvent plus de toute cette eau. On s’attend à quelque chose comme « mais que fait le gouvernement ? » ou bien « c’est la faute à la CGT », mais non, rien.

Et puis, des images, encore des images. Un « expert » vient alors en plateau nous montrer une carte météo et nous dire que l’anticyclone devrait être ici au lieu d’être là. Pour ceux qui dormiront en bottes et en ciré ce soir, ça leur fait une belle jambe. Alors ça vient les explications ? Non…

Depuis près de 20 ans, les climatologues nous disent que, changement climatique aidant, le nombre des épisodes météorologiques extrêmes n’augmentera peut-être pas, mais leur intensité, si. Il faut être scientifique, sans doute, pour comprendre les modifications complexes qu’entraîne le réchauffement climatique dans la circulation atmosphérique terrestre et océanique. N’empêche que tout ça est bien déréglé et qu’il ne faut pas être surpris de voir autant d’eau fin mai qu’en plein hiver, autant d’eau s’abattre en quelques jours qu’en un mois entier. Car si les sécheresses et les canicules s’invitent de plus en plus en été, les inondations sont aussi de la partie.

Cela peut paraître paradoxal, mais non : la grande roue de la circulation atmosphérique, le positionnement des anticyclones protecteurs, la stagnation de dépressions et leur cortège de pluies, tout ceci s’explique. La température s’emballe (et ce de façon très nette depuis 2 ou 3 ans : chaque mois bat un nouveau record de chaleur, par exemple, depuis janvier 2016) selon les prévisions des climatologues (souvenez-vous : le GIEC et la COP21 ; c’est si loin…). Pas étonnant qu’il pleuve dru comme maintenant, que les rivières et les fleuves débordent. Et cela ne nous prémuni pas d’une canicule possible cet été. Mais on les aura oubliés quand viendra l’automne et que l’on sera en bras de chemise jusqu’à la Toussaint. Et on sera totalement amnésique en hiver – sans hiver – sauf s’il n’y a pas de neige dans les stations de ski…

Ils nous font de la peine les pauvres bougres qui pleurent dans leur rue transformée en rivière. Mais pourquoi aucun n’a fait l’allusion à ce climat malade dont la température s’emballe ? Et pourquoi les médias n’ont-ils pas dit un mot là-dessus ? Doit-on uniquement n’en parler qu’au moment d’une « COP » ? Alors au-delà des images, pourquoi pas un début de réflexion et d’analyse ? Parce qu’il n’y a pas besoin d’être grand devin pour dire qu’à ce rythme, ça ne va pas s’arranger et que des villes et des villages transformés en marécages, on risque d’en avoir de plus en plus. Et nous n’aurons que nos larmes faire monter un peu plus le niveau de l’eau.

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