Réalisation d'un poulailler en écoconstruction (bois de palettes et toit végétalisé)
Dans le cadre d'un livre à sortir ce printemps aux éditions Solar, j'avais à me poser la question suivante : comment fabriquer un poulailler écolo et à moindre coût ?
J'ai donc décidé de me lancer dans la réalisation d'un poulailler écoconstruit, sur pilotis, en palettes et toit végétalisé.
Voici le processus pas à pas.
D'abord, le plan. Merci à ma filleule Léa pour avoir dessiné les premiers plans et à Pascal (son papa) pour m'avoir aidée depuis sa Touraine à réfléchir à la conception. J'adore les toitures végétalisées et le bois, alors décision fut prise d'en faire bénéficier les poules !
J'ai commencé par faire des calculs avec du vrai bois non traité de classe IV mais le coût final était trop cher pour mon budget.
Je me suis donc rabattue sur du bois de palettes non traitées, en prenant soin d'en choisir avec de belles planches, bien épaisses.
Pour la réalisation, je ne suis pas assez bricoleuse ! C'est Marc, un copain bricoleur, qui s'y est donc collé, avec moi pour l'assister.
Le plus long, avec les palettes, c'est de les défaire. Si vous pouvez, choisissez-les avec des planches d'un seul côté, ça vous gagnera du temps. Il faut un ciseau à bois et un marteau pour couper les clous. En faisant attention aux doigts !
Il ne s'agit pas de défaire toutes les palettes, mais juste d'enlever les planches superflues pour pouvoir les assembler.
Ensuite, il faut visser ensemble ces palettes, puis combler les espaces manquant avec des planches.
Pour les pilotis, Marc m'a dit d'aller acheter des supports de poteau à enfoncer, afin de maintenir l'ouvrage en cas de grand vent et d'éviter aux poteaux de prendre l'humidité du sol.
Il faut bien calculer la distance des supports entre chaque piquet pour les placer et les enfoncer, afin ensuite que le poulailler s'y insère sans encombre.
Pour le toit végétalisé, il faut se procurer de la bâche à bassin EPDM 0,8 mm ou 1 mm (on en trouve dans les magasins de jardinage).
Ensuite on y met une épaisseur de feutre pour enraciner les plantes, des billes d'argile pour drainer, du terreau et les plantes (10 à 20 cm d'épaisseur).
En le posant, il faut faire bien attention à ce que ce soit parfaitement étanche et qu'aucune humidité ne touche le bois !
Toute cette histoire intéresse beaucoup Bilbo, le poney shetland, qui n'aime rien tant que regarder les gens travailler pendant que lui ne fait rien.
Pour le toit, la difficulté principale a été l'évacuation des eaux, réglée avec du matériel de plomberie. Il doit être légèrement incliné pour permettre à l'eau de s'écouler. Le feutre sert de filtre pour retenir la terre et les billes d'argile. Il a fallu percer la bâche avec un tasseau pour ne pas qu'elle se déchire. On a eu quelques difficultés avec les plis de la bâche, mais on a préféré privilégier l'étanchéité à l'esthétique !
A l'extérieur du toit, une petite gouttière permet la récupération des eaux de pluie (pour arroser les plantes).
Ensuite, passons au lieu stratégique du poulailler : le pondoir. Les poules l'aiment bien abrité, un peu sombre et bien douillet ! Dans leur tête, ça doit être une petite cachette. On l'a placé parfaitement à ma hauteur, avec un toit ouvrant sur l'extérieur : même plus besoin de se baisser pour ramasser les oeufs !
Le pondoir en cours de réalisation, puis avec le toit en légère pente (un bout de bâche restante recouvre le toit pour l'étanchéité). Enfin, le nid vu d'en haut, installé avec deux faux œufs pour inciter les poules à venir y pondre.
Il est également important que le poulailler soit lumineux. Les poules ont donc droit à leur petites baies vitrées en plexiglass (la bâche d'étanchéité et les plexiglass sont les seuls matériaux pas écolos ni de récup de l'ensemble, c'est possible de faire des fenêtres en verre mais c'est plus compliqué et un autre budget).
Une fois le toit réalisé, il y a le sol du poulailler ! Je voulais une litière en sable (les parasites détestent !) et du foin dans les pondoirs.
Il a donc fallu créer un fond avec des rebords afin que le sable ne s'écoule pas. Ce fond peut complètement se défaire afin de nettoyer le poulailler.
Et enfin, voici le poulailler quasi fini !
Qu'en pense la poule à pompon ? C'est la chouchoute du poulailler, découverte dans le jardin il y a 8 mois, et dont je ne connais toujours pas la provenance !
Un poulailler sur pilotis, c'est un peu compliqué pour elle (un pompon sur la tête, c'est pas pratique pour y voir clair !). Donc en attendant qu'elle comprenne comment monter là-haut, l'ancien poulailler restera en service !
Merci à Léa et Pascal pour leur aide ainsi qu'à Véronique et François pour quelques-unes des plantes du toit ! Et un très grand merci à Marc pour la construction de ce poulailler écolo !