Les oiseaux des milieux agricoles en danger

Publié le par lesbiodiversitaires

Dans un post de février dernier, nous faisions état de la baisse alarmante des alouettes dans le Vexin français où nous vivons. Un récent rapport scientifique confirme que les oiseaux des milieux agricoles vont bien mal.
 
Les chercheurs du Pan-European Common Bird Monitoring Scheme viennent de produire le résultat d’une étude conduite en Europe entre 1980 et 2009, effectuée sur 145 espèces d’oiseaux communs, afin de déterminer comment se comportaient ces populations. Ce sont les oiseaux des milieux agricoles qui souffrent le plus, avec 20 des 36 espèces en nette diminution et un déclin global qui atteint… 48% (!!) depuis 1980.
 
 
Parmi les espèces les plus touchées figurent la perdrix grise (-82%), le bruant proyer (-66%), la linotte mélodieuse (-62%) et l’alouette des champs (-46%).
 
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Poussin de perdrix grise – un survivant ?
 
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Le bruant proyer, dans sa livrée modeste, n’en reste pas moins une espèce à part entière au même titre que les plus colorés et les plus beaux des oiseaux. Il ne doit pas disparaître !
 
 
Les plaines céréalières notamment –ce que l’on appelle l’openfield – sont en train de devenir un désert. Pire qu’un désert d’ailleurs, car pour qui a voyagé dans un désert, ce milieu est finalement plein de vie(s). Voilà que, sur des milliers d’hectares il n’y a plus âme animale ou végétale qui vive. Adieu les coquelicots et les bleuets (sans même parler des plantes dite messicoles – liées aux moissons – comme les adonis, les silènes ou les tulipes sauvages qui ont disparu depuis belle lurette). Adieu les insectes – bourdons, carabes, abeilles et sauterelles. Adieu les oiseaux, les sus-nommés et bien d’autres comme les cailles, les outardes et les busards. Les lièvres et les chevreuils semblent avoir mieux résisté pour l’heure…
 
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Le bleuet résiste encore dans les zones méridionales
et de montagne mais ailleurs il a fortement diminué, voire disparu.
  
La nouvelle Politique agriculture commune (PAC) qui se mettra en place en 2013 devra, on nous le promet, prendre en compte des mesures de conservation pour ménager un peu ce déclin catastrophique de la biodiversité. Mais les experts pensent, d’ores et déjà, que les mesures ne seront pas suffisantes (du saupoudrage ?).
 
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Cette petite route vexinoise qui va nulle part n’est-elle pas finalement le symbole de l’avenir
de la biodiversité agricole.
 
 On ne peut plus rester les bras croisés et la bouche ouverte (de surprise) devant le spectacle d’un paysage aussi mort que la surface lunaire. On ne peut pas, après avoir raté le rendez-vous de 2010 avec la biodiversité (souvenez-vous, c’était son année mondiale), rater celui de 2020. Le Vivant n’attendra pas encore des années avant de définitivement tirer sa révérence de ces milieux agricoles qui, voici encore quelques décennies étaient grouillants de vies.
 
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A l’infini, le « désert », comme à la surface de la lune. Rien, pas une trace de sauvage…

Publié dans Biodiversité sauvage

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