Un campagnol qui fait le mariole
Vue sa trombine, nous en avons conclu qu’il s’agissait d’un campagnol agreste.
Pour essayer de comprendre les raisons d’un tel manque de discrétion, nous avons contacté l’éminent François Moutou, vétérinaire, épidémiologiste et mammalogiste (Société française pour l’étude et la protection des mammifères).
« Oui, nous a répondu François, on dirait bien un agreste mais quand même, le meilleur critère est dentaire…
Une tique sur la joue droite ?
Sinon, pour répondre à votre question, quelques pistes :
- Trop ahuri pour réagir,
- Une vraie urgence,
- Vous étiez hors de sa zone de perception (le monde d’un campagnol, l’espace ressenti autour de lui, doit avoir un rayon assez faible),
- Vous faisiez partie des « meubles »,
- Sourd, dingue et myope,
- Franchement gonflé,
- Très confiant,
- Un peu de tout cela. »
L’analyse nous semble des plus justes. On espère juste pour cette sacrée bestiole qu’un chat ne sera pas passé par là juste après nous !
Aperçu d
u campagnol agreste
Le nom latin de cette petite bestiole est Microtus agrestis. Les Microtus sont des campagnols de petites tailles et à queue courte (comme on peut le voir sur la photo). Le campagnol agreste aime vivre dans les terrains aux herbes hautes, jusqu’à 2 000 m d’altitude. Il se nourrit de graminées, et il est nocturne et diurne (c’est pourquoi on a pu le voir s’activer en pleine journée). On le trouve dans pratiquement toute la France continentale. Il fait un nid sphérique dans une touffe d’herbe ou une enfourchure basse (ce qui correspond bien à l’anfractuosité du banc de pierre où nous l’avons observé). Il ne vit guère plus de deux ans : ses prédateurs sont entre autres la belette et les rapaces.

Bibliographie :
- Guide des mammifères d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, S. Aulagnier, P. Haffner, A.J. Mitchell-Jones, F. Moutou, J. Zima, Delachaux et Niestlé, 2010
- Guide complet des mammifères de France et d’Europe, David W. Macdonald, Priscilla Barrett, Delachaux et Niestlé, 2005