La poule comme compost : prenez des races à petits effectifs !

Publié le par lesbiodiversitaires

La poule comme compost, pour diminuer les déchets alimentaires, est à la mode. On recense plusieurs cas de communes qui proposent aux habitants d’adopter une poule. Oui mais quelle poule ?
 
oeufsL’idée ? Diminuer les déchets de façon écolo, faire des économies d’argent et de temps aux communes qui auront beaucoup moins de déchets à traiter, et permettre aux gens de retrouver le bonheur des œufs frais.
 
En soi, l’idée est formidable. Dernière initiative en date : la communauté de commune du canton de Podensac.   
 
Deux choses tout de même : aussi coriace que soit une poule, elle nécessite un minimum de règles et d’entretien pour vivre en bonne santé. Ce n’est pas un gadget vivant. C’est un animal sensible. Attention donc à bien informer les futurs propriétaires de poules des soins nécessaires à leur apporter. Attention aussi à ne pas donner une poule à n’importe qui, à des personnes peu responsables. Les gens ont toujours un peu tendance à tout se permettre avec les poules, au motif que ce serait un animal débile (ce qui est faux, voir l’article Vidéos de poules : pas si bêtes !). Avoir un animal, c’est un engagement et une responsabilité, et ce même si cet animal est une poule. Compost sur pattes, certes, mais compost vivant…
 
Ensuite, dans ce genre d’opération, les poules proposées à l’adoption sont de type industriel (des usines à pondre). Là encore, attention… les poules industrielles, outre qu’elles ne sont pas très belles, n’ont pas la rusticité des races anciennes. Elles sont conçues pour produire des œufs dans des systèmes barbares, mais elles sont moins résistantes aux maladies. Elles pondent plus d'oeufs au début, c'est vrai, parce qu'elles sont poussées à l'extrême, mais elles ne savent même plus couver. Pourquoi ne pas profiter de ce type d’opération pour proposer aux gens les races à petits effectifs locales ?
 
coq landais - ER
Coq de race landaise.
 
Vers Podensac, il y a la poule landaise qui est en grand danger de disparition. Prenez des poules locales, plus rustiques, mieux adaptées ! De la Coucou de Rennes en Bretagne, de la Noire de Challans en Vendée, de la Marans en Charente-Maritime, de la Cotentine en Normandie, du Coq de pêche du Limousin, de la Géline de Touraine, ou même tout simplement de la Gauloise dorée, « la » race française, elle aussi à petits effectifs. Il y a plus d’une quarantaine de races différentes en France ! Toutes plus jolies et rigolotes les unes que les autres ! L’embarras du choix !
 
Alors un petit effort, allez au bout de la démarche environnementale et profitez-en pour préserver la biodiversité domestique. C’est vraiment bien que les poules reviennent dans les campagnes. Mais prenez des races à petits effectifs !
 
Houdan - coq 1909
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D
En effet derrière cette initiative qui semble sympathique parce que surtout originale se cache une certaine misère que les quelques reportages télé que j'ai pu voir ont révélé.<br /> Des poules qui se retrouvent sur un espace réduit et clos, piétinant vite dans la gadoue et leur merde, leur propriétaire se convaincant de leur bonne action...<br /> Or une poule est d'abord une consommatrice d'herbe, les quelques feuilles de salade qui finissent dans les réduits ne rendent guère enviable pour autant la vie de ces volailles.<br /> Certes ce n'est pas l'enfer de l'élevage en batterie dans lequel la poule ne pourra jamais apprécier le bain de poussière, ni gratter le sol, ni bien d'autres besoins naturels essentiels du<br /> poulet,...mais à ces petits élevages mouroirs de particuliers qui croient renouer avec un passé idyllique, il faut bien mieux privilégier l'oeuf et la poule issus d'un élevage commercial de<br /> plusieurs milliers d'oiseaux sur des stations dîtes de plein air où ces volailles peuvent gambader, croquer les surfaces enherbées... vivre une vie de poule. Même s'il y a du monde, c'est pas pire<br /> qu'à la plage et bien préférable aux quelques mètres carrés boueux dans enclos en fond de cour.<br /> Réfléchissons avant de s'extasier béatement! Il faut dire que le peu de considération pour les volailles par tradition y est pour beaucoup pour ces dérapages dits "écolos"...
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L
<br /> <br /> Oui on est d'accord. Il faudrait qu'avant de faire "adopter" ces poules, on s'assure que les gens qui les accueillent ont l'espace pour le faire.<br /> <br /> <br /> De plus, si on peut donner les petits déchets de table aux poules en complément d'alimentation, parce qu'elles en raffolent, cela ne peut constituer la base d'un régime alimentaire<br /> équilibré.<br /> <br /> <br /> En même temps, ces initiatives sont intéressantes car elles poussent les gens à repenser la question des déchets. Et à renouer petit à petit avec un savoir ancien : l'élevage de volailles.<br /> <br /> <br /> On peut espérer que les gens candidats à l'adoption de poules se renseignent avant, notamment sur la question de l'espace. Et qu'ils prennent ensuite assez en affection leurs cocottes pour bien<br /> s'occuper d'elles !<br /> <br /> <br /> <br />