Le cheval d'Auvergne, un beau méconnu
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Allez, on abandonne un peu notre chouchou, le cheval Camargue, pour parler des autres chevaux à petits effectifs en France. Aujourd’hui, nous nous intéressons au cheval d’Auvergne.
Si vous aimez les chevaux au pied sûr, capables de vous emmener des heures durant dans les montagnes, se contentant de presque rien, rustiques, résistant aux rigueurs du climat, avec une bonne tête de nounours et un cœur en or… alors oui, le cheval d’Auvergne est peut-être fait pour vous.
Pour la randonnée, le TREC, l’attelage, les loisirs en tous genres, l’instruction en centre équestre, c’est un cheval idéal.
Il n’en existe que très peu en France, et pour cause. Il a failli disparaître. La motorisation dans les campagnes a failli lui être fatale au XXe siècle. Comme toujours, il ne doit sa survie qu’à quelques passionnés.
Une race extrêmement rare
En 2011, il ne reste que 350 animaux dans tout le pays. Très peu, mais plus cependant qu’il y a quelques décennies.
Forgé par son environnement montagnard, le cheval d’Auvergne est compact, avec une croupe large, sans être trop lourd. Il est de couleur bai à noir pangaré, les poils fins et les crins fournis, légèrement ondulés. Il mesure de 1 m 43 à 1 m 57 au garrot, ce qui peut lui permettre de porter des enfants comme des adultes. On trouve ce cheval dans tout le Massif central, mais 50 % de ses effectifs sont dans le Puy-de-Dôme.

Les cavaliers auvergnats et tous ceux qui vivent en montagne devraient toujours penser à cette race locale, qui a tant besoin d’être encouragée, avant d’acheter un cheval d’une autre race qui supportera peut-être moins bien les conditions climatiques hivernales de leur pays… Le cheval d’Auvergne est totalement adapté à la moyenne montagne. Avec lui, pas de chichis. Pas besoin de lui tricoter un bonnet pour l’hiver. Il n’ira pas se fouler le sabot dans la première pente venue, il n’attrapera pas la mort au premier flocon de neige qui tombe, il ne s’évanouira pas à la vue de quelque vaches…

Petit groupe de poulinières de race Auvergne
Quant aux cavaliers des plaines, la douceur et le bon cœur de ce cheval, alliés à toutes ses autres qualités, devraient pouvoir les convaincre de faire le voyage dans les montagnes, à la recherche du si rare Cheval d’Auvergne, pour le descendre jusque dans leurs écuries.
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Appel aux amateurs de la race
La photographie ici reproduite a été découverte après deux journées de recherche dans les anciennes archives de l'Ecole vétérinaire de Maison-Alfort (Fonds ENVA), qui nous a donné l'autorisation de mettre le nez dans des siècles de poussière et d'animaux empaillés. La série de photographies dans laquelle elle se trouvait était datée de 1864 à 1878, ce qui donne une idée assez précise de son époque. Quelqu'un a écrit à la plume, sur le côté : "Poney d'Auvergne".
"Poney d'Auvergne", vers 1864-1878
Son aspect compact, sa croupe puissante évoquent bien sûr l'actuel cheval d'Auvergne, même s'il semble alezan. S'agit-il d'un ancêtre ? Vos avis nous intéressent sur ce mystérieux et très ancien "poney d'Auvergne"...
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Association nationale du cheval de race Auvergne
Pour en savoir plus, acheter un cheval d'Auvergne ou simplement soutenir sa conservation, l'adresse de l'association est la suivante : http://www.chevalauvergne.fr/
Et le blog d'un élevage à visiter, celui de Muriel Ronez.
Un cheval qui inspire...
Pour vous convaincre que le cheval d'Auvergne n'est pas qu'un gros pépère de pays, mais un cheval doté d'une vraie beauté, voici le lien vers le site de Véronique de Saint-Vaulry, artiste (mais aussi journaliste, auteur, cavalière...) qui prend régulièrement le cheval d'Auvergne comme modèle pour ses bronzes.

Jument et poulain Auvergnes
par V. de Saint-Vaulry