La fouine ou la poule ?
Miel, le lapin des voisins, qui vivait dans le jardin, est mort dans un cri déchirant, par une nuit sans lune.
Quelques jours plus tard, des amis qui ont dormi dans notre bureau nous informent qu’un petit animal cavale dès la nuit tombée dans les combles de notre toiture. Quelques jours passent, et le dit animal lâche traitreusement une immonde odeur de musc dans la partie du mur qui surplombe notre salle de bain. Nous n’avons pas de preuves, mais les indices s’accumulent.
Une fouine aurait-elle aménagé sous notre toit ?
En tant que naturalistes, et une fois nous être recueilli à la mémoire de feu Miel le lapin, nous devrions nous réjouir que la faune sauvage vienne ainsi loger chez nous. Une fouine, Martes foina, c’est joli, c’est un génial petit prédateur. Ça rend plein de services, en faisant la chasse aux souris.
Oui mais.
Oui mais il y a nos poules. Nos deux cocottes qui pourraient finir rapidement en chicken burger pour fouine. Et l’une d’elle, la bien-nommée Grosse Cott, est une pure Noire de Challans, une race fort rare de poules. Plus rare encore que les fouines !
Il faut l’avouer, un certain atavisme paysan reprend le dessus : merde, on ne va quand même pas se faire bouffer nos poules par une fouine ! On aime les fouines mais… la présence de celle-ci ne nous réjouit pas du tout. Constat cruel !
Voilà comment l’on peut toucher, très rapidement, à nos limites de l’écologie et se retrouver en totale contradiction avec soi-même. Voilà comment la biodiversité sauvage se heurte parfois à la biodiversité domestique.
Alors on aimerait bien que la fouine aille crécher ailleurs. De façon pacifique, bien entendu.
Sur Internet, on a trouvé plein de moyens légaux de pourrir la vie d’une fouine. Mettre la radio à fond la caisse toute la journée pour l’empêcher de dormir. Imprégner un maximum d’endroits d’eau de Cologne, car Madame déteste le parfum et les odeurs humaines en général.
Histoire qu’elle aille voir si les greniers des voisins sont aussi confortables que le nôtre !
Suite à ces hostilités, elle n'a bien sûr nullement déménagé. Mais elle a arrêté de lâcher son musc.
Irions-nous vers une trêve ?