Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Publié le par lesbiodiversitaires

Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Carnet de voyage d’Élise

Les autres me rejoignent. C’est un moment magique de suivre les traces et crottes fraîches, en remontant la vallée. C’est comme si l’animal était tout près. Je vais de plus en plus loin, je pourrais chercher des heures.
« Reviens ! »
Encore un peu, un peu plus loin…
« Reviens, on doit repartir ! »
Je dois rentrer, hélas. Même si je ne vois pas l’ours de Gobi, on peut dire que je l’aurais pisté.

Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Épouillages
Le camion est encore plein de tiques, que je cherche attentivement.
En plus ils sont tellement coriaces, impossibles à tuer à part en les broyant entre deux cailloux. « On devrait faire comme les singes, les manger ! », dit quelqu’un.
J’épouille le dos de Myangaa, le chauffeur, et de mes comparses, j’en dégage aussi des banquettes. Dehors, vermine !
Mais au moins, depuis qu’on est retourné dans le désert, on n’en attrape plus de nouveaux.

Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Même si j’ai vaguement pu les laver une fois et que je me débrouille avec du shampoing sec, je pense qu’à ce stade du voyage, mes cheveux sont comme les poils verts du paresseux : un véritable écosystème.

Encore un piège-photo
Plus loin, nous avons visité la troisième placette et un nouveau piège-photo. Sur les films, un gros ours est bien présent, notamment vers 6h40 le matin : il passe régulièrement. Nous sommes en plein désert, avec deux-trois pauvres arbres qu’il a abondamment griffé. Il a même laissé du poil.

Ma main sur les traces de griffures d'ours, pour imaginer la taille... Terbish sirote un thé salé mongol.
Ma main sur les traces de griffures d'ours, pour imaginer la taille... Terbish sirote un thé salé mongol.Ma main sur les traces de griffures d'ours, pour imaginer la taille... Terbish sirote un thé salé mongol.

Ma main sur les traces de griffures d'ours, pour imaginer la taille... Terbish sirote un thé salé mongol.

Nouvelle panne
​Nous reprenons la route. Désert, désert, désert… chaleur…
Mais au beau milieu du désert, le second camion s’arrête. Galaa, le second chauffeur, est inquiet. Le camion fait un bruit bizarre.
On se retrouve avec 3 Mongols sous le camion, qui sortent la boîte à outils.
« J’ai l’impression d’avoir 5 tiques dans le slip..., sort S., à ce moment crucial. Et il fait bientôt nuit. »

Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11
Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Bricolage du camion en plein désert, loin de toute civilisation…
Je ne suis pas mécontente d’avoir fourré des dizaines de barres de céréales dans ma valise… au cas où…

Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Les Mongols commencent à démonter une roue. Terbish a l’air un peu soucieux, ce qui n’est jamais bon signe.
Autour de nous, désert minéral, gris. Quelques touffes d’herbe jaune.
Ça se confirme, les Mongols sont soucieux. Philippe ne parle plus, ce qui n’est pas bon signe non plus.
Il me dit juste, en désignant le ciel : « les nuages gris approchent ».
Je réponds : « Il ne manquerait plus qu’il y ait un orage. »

Le ciel se couvre...

Le ciel se couvre...

En effet, la chaleur est très lourde, très moite. Un orage dans le désert de Gobi, on sait tous les deux ce que cela veut dire : l’embourbement. Et personne à des jours à la ronde pour nous aider (nous sommes à 250 km du premier village), et impossible de joindre quiconque.
Je sens l’angoisse monter aussi de mon côté.
Près du camion en réparation, ça sent l’essence.
En attendant, je ramasse du sable, dans un petit tube, pour Gwenaël, un copain ornitho qui collectionne tous les sables de la planète. Celui-ci, ramassé au cœur du Gobi, est unique !

Expédition dans le désert de Gobi, épisode 11

Le mode 4x4 est cassé
Finalement, le camion repart. Problème : il n’est plus en mode 4x4, mais en 2 roues… le risque d’ensablement en est considérablement accru.
Philippe s’interroge : ne vaudrait-il mieux pas écourter d’une journée le séjour dans cette partie très rude du Gobi ? Il n’a pas envie de faire prendre de risques à son équipe, ni de générer de l’angoisse. Il va en discuter avec Terbish.
Pour ma part, je suis maintenant sereine. Bien sûr, le désert de Gobi, ce n’est pas rien, même pour des Mongols… Mais j'ai confiance en Terbish.

Plus loin, Galaa rejette un petit coup d'oeil au camion, pendant que les deux guides discutent et tentent de chercher du chameau sauvage...
Plus loin, Galaa rejette un petit coup d'oeil au camion, pendant que les deux guides discutent et tentent de chercher du chameau sauvage...Plus loin, Galaa rejette un petit coup d'oeil au camion, pendant que les deux guides discutent et tentent de chercher du chameau sauvage...
Plus loin, Galaa rejette un petit coup d'oeil au camion, pendant que les deux guides discutent et tentent de chercher du chameau sauvage...

Plus loin, Galaa rejette un petit coup d'oeil au camion, pendant que les deux guides discutent et tentent de chercher du chameau sauvage...

Encore un gros solifuge, un peu différent du premier... Impressionnant...
Encore un gros solifuge, un peu différent du premier... Impressionnant...

Encore un gros solifuge, un peu différent du premier... Impressionnant...

Au cœur du désert
Nous arrivons finalement au campement. Ce soir, c’est 4 étoiles ! Car a priori, pas de tiques… ni taons… ni moustiques… Vive le vrai désert ! Et le sol, certes dur, a le mérite de ne pas être en pente pour une fois et sans trop de petits cailloux pointus… Un bonheur… temps agréable, venteux mais doux. Je me sens vraiment bien, pour la première fois depuis le début de l’expédition.
Nous avons cherché en vain les chameaux sauvages, mais avons vu une gazelle à goitre. Peu d’animaux vivent en ces lieux très reculés. Pourtant, on voit leurs traces, leurs crottes, leurs poils, aux ours de Gobi et aux chameaux sauvages.
Je flâne, suis des pistes, cherche des traces, regarde les lumières, les ombres, les pierres polies par le vent et le sable… les pierres « éolisées », c’est joli comme terme.
Nous sommes à des lieux de la civilisation. C’est calme, silencieux. Ça n’a pas de prix, ce silence, cette tranquillité, déconnectés de tout. On est à l’essentiel. Sans bruits parasites.

Et encore un criquet couleur pierre...

Et encore un criquet couleur pierre...

Suite au prochain épisode...

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